Rapport de l'ASN 2017

Orphée : intervention dans la piscine. 402 Rapport de l’ASN sur l’état de la sûreté nucléaire et de la radioprotection en France en 2017 Chapitre 14  - Les installations nucléaires de recherche et industrielles diverses cours, avec la mise en place du béton de seconde phase et le soudage des tôles inoxydables. Pour la piscine réacteur, dans laquelle sera placé le bloc-réacteur, les opérations de soudage des tôles ont été stoppées durant plusieurs mois en raison d’un retrait de soudage trop important. Les opérations de sou- dage ont repris à l’automne 2017. Selon le CEA, le cuvelage de la piscine devrait s’achever en 2018, permettant ensuite la pose des équipements dans la piscine (en particulier le bloc-réacteur et les mécanismes de contrôle). Concernant les cel- lules chaudes, le cuvelage et la pose des portes des cellules chaudes se poursuivent également. Hors site, la fabrication des équipements continue. Beaucoup d’entre eux sont au stade d’assemblage, avec la réalisation d’essais visant à attester de leur conformité. Ainsi, le montage à blanc du bloc-réacteur est en cours et les épreuves réglementaires sur les échangeurs primaires sont programmées. L’ASN a mené quatre inspections sur les thèmes de la concep- tion et de la construction de l’installation, et de la surveillance des intervenants extérieurs. L’ ASN considère que le chantier de construction du RJH est géré de manière satisfaisante, du point de vue de la sûreté, par le CEA, et que la gestion des écarts est réalisée avec rigueur et efficacité. Le CEA a demandé au ministre chargé de la sûreté nucléaire l’autorisation de prolonger de quatre ans le délai prévu pour la mise en service de son installation à la suite de plusieurs retards dans les travaux de construction. Cette demande est en cours d’instruction par l’ASN. En 2018, l’ASN poursuivra l’instruction de l’avancement des actions faisant suite aux engagements du CEA, le contrôle de l’installation et la préparation de l’examen de la future demande d’autorisation de mise en service. Dans ce cadre, plusieurs thèmes (dimensionnement du génie civil et du pont polaire, tenue du génie civil vis-à-vis d’un accident type borax) seront plus par- ticulièrement analysés par l’ASN. Les réacteurs sources de neutrons Le réacteur Orphée (Saclay) Le réacteur Orphée (INB 101) est un réacteur de recherche de type piscine, d’une puissance autorisée de 14 MWth. Le cœur, très compact, est localisé dans une cuve d’eau lourde qui sert de modérateur. Le réacteur a été autorisé par le décret du 8 mars 1978 et sa première divergence a eu lieu en 1980. Il est équipé de neuf canaux horizontaux, tangentiels au cœur, permettant l’usage de 19 faisceaux de neutrons. Ces faisceaux servent à réa- liser des expériences dans des domaines tels que la physique, la biologie ou la physico-chimie. Le réacteur dispose également de dix canaux verticaux permettant l’introduction d’échantillons à irradier pour la fabrication de radionucléides ou la production de matériaux spéciaux. L’ installation de neutronographie est, quant à elle, destinée à la réalisation de contrôles non destruc- tifs de certains composants. L’ASN considère que le niveau de sûreté du réacteur Orphée est globalement satisfaisant. Les inspections menées en 2017 ont montré une exploitation satisfaisante de l’installation, plus particulièrement, celle des systèmes de confinement et de ventilation. L’ ASN considère que la gestion des déchets et du zonage déchets est appropriée. Toutefois, l’organisation de l’exploitant reste perfectible pour ce qui concerne la surveillance des intervenants extérieurs et sa traçabilité. L’ASN sera vigilante sur ces points. Enfin, la majorité des engagements et demandes issus du dernier réexamen périodique ont été soldés. L’ arrêt définitif du réacteur est prévu pour fin 2019. Les réacteurs d’essai Le réacteur Cabri (Cadarache) Le réacteur Cabri (INB 24), créé le 27 mai 1964, est destiné à la réalisation de programmes expérimentaux visant à une meilleure compréhension du comportement du combustible nucléaire en cas d’accident de réactivité. Le réacteur est exploité par le CEA. Des modifications de l’installation ont été autorisées par le décret n° 2006-320 du 20 mars 2006 pour mettre en œuvre de nou- veaux programmes de recherche, afin d’étudier le comporte- ment du combustible à taux de combustion élevé en situations accidentelles d’insertion de réactivité dans un REP. La première divergence du réacteur modifié a été autorisée en 2015. Les années 2016 et 2017 ont été consacrées à la prise en main par les équipes d’exploitation du réacteur rénové et à la préparation des prochains essais expérimentaux.

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