Rapport de l'ASN 2017

35 Rapport de l’ASN sur l’état de la sûreté nucléaire et de la radioprotection en France en 2017 ཛྷ ཛྷ dans le domaine de la radioprotection : Chinon et, dans une moindre mesure, Civaux. D’autres sites sont au contraire en retrait sur aumoins une de ces trois thématiques: ཛྷ ཛྷ dans le domaine de la sûreté nucléaire : Belleville-sur-Loire et, dans une moindre mesure, Gravelines et Chooz ; ཛྷ ཛྷ dans le domaine de la radioprotection: Nogent-sur-Seine ; ཛྷ ཛྷ dans le domaine de la protection de l’environnement : Dampierre-en-Burly et Nogent-sur-Seine. Les irrégularités détectées au sein de l’usine Creusot Forge d’Areva NP La mise en évidence de plusieurs anoma- lies concernant des fabrications réalisées dans l’usine Creusot Forge d’Areva NP, dont notamment les problématiques de ségrégation de carbone, a conduit l’ASN, en 2016, à demander au fabricant de pro- céder à une revue des dossiers de fabri- cation des composants forgés dans cette usine. Ces examens ont mis en évidence des irrégularités de la fabrication portant sur des incohérences, des modifications ou des omissions dans les dossiers de fabrication, sur des paramètres de fabri- cation ou des résultats d’essais. L’ASN a prescrit à EDF, par décision n° 2017-DC-0604 du 15 septembre 2017, de lui transmettre, pour chaque réacteur en service et au plus tard deux mois avant son redémarrage prévu à la suite de son prochain arrêt pour renouvellement du combustible, le bilan de la revue des dos- siers de fabrication des composants forgés par Creusot Forge. EDF devra achever sa revue au plus tard le 31 décembre 2018. L’examen par l’ASN des écarts sur les pre- miers réacteurs a conduit à des demandes de justification complémentaire mais n’a pas mis en évidence d’écarts nécessitant une réparation ou un remplacement avant remise en service. En lien avec cette revue, l’ASN poursuit l’instruction de l’irrégularité détectée sur une virole d’un générateur de vapeur du réacteur 2 de la centrale de Fessenheim. La découverte de cet écart avait conduit l’ASN à suspendre le 18 juillet 2016 le cer- tificat d’épreuve du générateur de vapeur, maintenant de ce fait le réacteur à l’arrêt. Areva NP a transmis en juillet 2017 un dossier de justification de la tenue méca- nique du composant concerné. L’ASNpré- voit de prendre position sur ce sujet au cours du premier semestre 2018. Ces irrégularités ont mis en lumière, au sein de l’usine Creusot Forge, des pra- tiques inacceptables et incompatibles avec les principes sur lesquels doit repo- ser la culture de sûreté. Elles révèlent des lacunes dans la surveillance qu’exerce EDF auprès de ses fournisseurs. D’autres situations irrégulières concernant notam- ment des opérations de réparation ou de modification de matériels installés dans les centrales nucléaires ont été détectées en 2017. EDF a présenté à l’ASN un plan d’action dont elle a engagé la mise en œuvre. Le retour d’expérience de l’accident de Fukushima EDF a mis en place des dispositions tem- poraires ou mobiles visant à renforcer la gestion des situations de perte totale de la source froide ou des alimentations élec- triques. La force d’action rapide nucléaire d’EDF est pleinement opérationnelle depuis fin 2015. EDF a également engagé la mise en œuvre d’une grande partie des moyens définitifs, notamment la construc- tion des bâtiments destinés à accueillir les groupes diesels d’ultime secours. L’année 2017 a été marquée par la pour- suite des travaux de mise en place des matériels du « noyau dur ». En particu- lier, les premiers essais de performance des groupes diesel d’ultime secours des- tinés aux réacteurs de 900 MWe ont été réalisés avec succès sur le site de Saint-Laurent-des-Eaux en mai 2017. Par ailleurs, l’ASN a poursuivi en 2017 les instructions destinées à vérifier que les modifications matérielles proposées par EDF permettent de répondre aux objec- tifs de sûreté fixés. L’ examen de la poursuite du fonctionnement des centrales nucléaires Après sa prise de position en avril 2016 sur l’orientation du programme géné- rique d’études à mener pour préparer le quatrième réexamen périodique des réacteurs électronucléaires de 900 MWe, l’ASN a poursuivi en 2017 l’instruc- tion des études génériques liées à ce réexamen. Celles-ci visent notamment à démontrer l’aptitude au service des cuves, l’atteinte des objectifs de renfor- cement de la sûreté des piscines de désac- tivation, de réduction des conséquences potentielles des accidents, y compris des accidents avec fusion du cœur et de résis- tance améliorée des installations aux agressions internes et externes. Le déploiement de la plupart des modi- fications des installations, induites par ce réexamen périodique et réalisées lors de la quatrième visite décennale des réacteurs de 900 MWe, s’échelonnera jusqu’en 2030. Le réacteur EPR Flamanville 3 L’ASN poursuit l’instruction de la demande d’autorisation de mise en ser- vice de l’EPR de Flamanville transmise par EDF en mars 2015. En 2017, elle a pris position sur les études de la démons- tration de sûreté, notamment la sûreté de l’entreposage et de la manutention du combustible. En décembre 2015, l’ASN avait pris position sur la démarche adoptée par Areva NP pour justifier l’aptitude au ser- vice du couvercle et du fond de la cuve de l’EPR de Flamanville à la suite de l’ano- malie de la composition chimique de leur acier. L’ASN a instruit, en 2017, le dos- sier technique d’Areva NP présentant la mise en œuvre de la démarche. L’ ASN considère que cette anomalie n’est pas de nature à remettre en cause la mise en service de la cuve sous réserve de la réa- lisation de contrôles spécifiques lors de l’exploitation afin de s’assurer de l’absence d’apparition de défaut. La faisabilité de ces contrôles n’étant aujourd’hui pas acquise pour le couvercle, l’ASN considère que le couvercle actuel ne peut être utilisé au-delà de 2024. L’ évaluation de la fabrication des équipements sous pression nucléaires Au cours de l’année 2017, l’ASN a pour- suivi l’évaluation de la conformité de la fabrication des équipements sous pres- sion nucléaires de remplacement des cen- trales en exploitation et du réacteur EPR de Flamanville. L’ASN et les organismes qu’elle habilite procèdent à l’examen de la documentation technique et à des actions de surveillance des opérations de mon- tage qui sont réalisées sur site. L’ASN a attesté, en 2017, de la conformité de plu- sieurs équipements. L’ASN s’est assurée de la prise en compte, par l’ensemble des industriels, du retour d’expérience des anomalies liées aux ségrégations de carbone détectées en 2016 et des irrégularités de l’usine Creusot Forge d’Areva NP. Éléments marquants et perspectives