Rapport de l'ASN 2017

348 Rapport de l’ASN sur l’état de la sûreté nucléaire et de la radioprotection en France en 2017 Chapitre 12  - Les centrales nucléaires d’EDF et du retour d’expérience de l’accident de Fukushima, l’ASN considère important qu’EDF poursuive ses efforts engagés pour remédier aux difficultés rencontrées et pour améliorer l’effica- cité de ses activités de maintenance (voir point 2.6). L’ ASN a demandé à EDF de procéder à des revues de concep- tion. Elle procède par ailleurs à des inspections visant à appré- cier l’adéquation des opérations de maintenance aux modes de dégradation potentiels et réels identifiés. Elle constate que, sur ce sujet, l’accès à la documentation, notamment en ce qui concerne les bilans des systèmes et matériels, s’avère parfois difficile lors des inspections qu’elle réalise. 2.4.5 La prévention des effets des agressions internes et externes Les risques liés aux incendies Les centrales nucléaires, comme les autres installations nucléaires de base, sont soumises à la décision n° 2014-DC- 0417 de l’ASN du 28 janvier 2014 relative à la maîtrise des risques liés à l’incendie. La prise en compte du risque d’incendie dans les centrales nucléaires repose sur le principe de défense en profondeur fondé sur les trois niveaux que sont la conception des instal- lations, la prévention et la lutte contre l’incendie. Des règles de conception doivent empêcher l’extension d’un incendie et en limiter les conséquences ; elles reposent prin- cipalement sur la « sectorisation incendie ». Il s’agit d’un découpage de l’installation en secteurs et zones de canton- nement conçus pour circonscrire le feu dans un périmètre donné et délimité par des éléments (portes, murs et clapets coupe-feu) présentant une durée de résistance au feu spéci- fiée. Elle a notamment pour objectif d’éviter la transmission d’un incendie à deux matériels assurant de manière redon- dante une fonction fondamentale de sûreté. La prévention consiste principalement à : ཛྷ ཛྷ veiller à ce que la nature et la quantité de matières combus- tibles dans les locaux restent en deçà des hypothèses rete- nues pour la sectorisation ; ཛྷ ཛྷ identifier et analyser les risques d’incendie pour prendre les mesures permettant de les éviter. En particulier, pour tous les travaux susceptibles de générer un incendie, un « per- mis de feu » doit être établi et des dispositions de protec- tion mises en œuvre. Enfin, la détection des départs de feu et la lutte contre un incendie doivent permettre l’attaque d’un feu et sa maîtrise en vue de son extinction dans des délais compatibles avec la durée de résistance au feu des éléments de sectorisation. L’ ASN contrôle la prise en compte du risque d’incendie dans les centrales nucléaires en se fondant notamment sur l’ana- lyse des référentiels de sûreté de l’exploitant, le suivi des événements significatifs qu’il déclare et les inspections réa- lisées sur les sites. L’ ASN instruit les méthodes de justification du dimension- nement de la sectorisation des locaux à l’égard des risques d’incendie qu’EDF a complétées dans le cadre des réexamens périodiques des réacteurs de 900 MWe. Les risques liés aux explosions Une explosion peut endommager des éléments essentiels au maintien de la sûreté ou conduire à une rupture du confine- ment et à la dispersion de matières radioactives dans l’installa- tion, voire dans l’environnement. Des dispositions doivent donc être mises en œuvre par l’exploitant pour protéger les parties sensibles de l’installation contre l’explosion. L’ASN contrôle ces mesures de prévention et de surveillance et veille particulièrement à la prise en compte du risque d’explo- sion dans le référentiel et l’organisation d’EDF. L’ASN s’assure également du respect de la réglementation « atmosphères explo- sives » (ATEX) pour la protection des travailleurs. Les risques liés aux inondations internes Une inondation interne, c’est-à-dire provenant de l’intérieur de l’installation, peut entraîner des défaillances d’équipements néces- saires pour l’arrêt sûr du réacteur, le refroidissement du combus- tible et le confinement des produits radioactifs. Des dispositions sont donc prises pour prévenir les inondations internes (mainte- nance des tuyauteries véhiculant de l’eau, etc.) ou maîtriser leurs conséquences (présence de siphons de sol et pompes d’exhaure permettant d’évacuer l’eau, mise en place de seuils ou de portes étanches pour éviter la propagation de l’inondation, etc.). Ces dispositions font l’objet de contrôles réguliers par l’ASN. L’ASN reste vigilante sur les risques d’inondation interne induits par un séisme, ainsi que sur la prise en compte du retour d’ex- périence et en particulier le traitement des écarts affectant cer- taines dispositions de protection contre l’inondation interne. Les risques liés aux inondations externes L’inondation partielle de la centrale nucléaire du Blayais en décembre 1999 a amené les exploitants, sous le contrôle de l’ASN, à réévaluer la sûreté de leurs installations face à ce risque dans des conditions plus sévères qu’auparavant et à effectuer de nombreuses améliorations de la sûreté selon un échéancier défini au regard des enjeux. Conformément aux prescriptions de l’ASN, EDF a achevé en 2014 les travaux requis sur l’ensemble de ses réacteurs électronucléaires. En parallèle, pour s’assurer d’une prise en compte plus exhaus- tive et plus robuste du risque d’inondation, dès la conception des installations, l’ASN a publié en 2013 le guide n° 13 relatif à la protection des installations nucléaires de base contre les inondations externes. Pour les installations existantes, l’ASN a demandé à EDF, en 2014, de prendre en compte les recomman- dations du guide pour l’ensemble de ses réacteurs: ཛྷ ཛྷ pour les réacteurs de 1300 MWe, l’ASN a demandé à EDF de privilégier le troisième réexamen périodique; ཛྷ ཛྷ pour les autres réacteurs en fonctionnement, EDF privilégiera les prochains réexamens périodiques (quatrièmes réexamens des réacteurs de 900 MWe et deuxièmes réexamens des réac- teurs de 1450 MWe). Les premières études élaborées selon le guide n° 13 font actuel- lement l’objet d’une instruction par l’ASN. À l’issue des évaluations complémentaires de sûreté (ECS) réa- lisées après l’accident de la centrale nucléaire de Fukushima, l’ASN a considéré qu’en matière de protection contre les

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