Rapport de l'ASN 2017

342 Rapport de l’ASN sur l’état de la sûreté nucléaire et de la radioprotection en France en 2017 Chapitre 12  - Les centrales nucléaires d’EDF L’ASN examine régulièrement les justifications de la résistance en service des cuves transmises par EDF afin de s’assurer qu’elles sont suffisamment conservatives. En particulier, EDF a transmis à l’ASN, mi-2016, un dossier justifiant la résistance en service des cuves des réacteurs de 900 MWe après 40 ans d’exploitation, dont l’examen est en cours par l’ASN. Ce dossier sera soumis à l’avis du GPESPN dans le courant de l’année 2018. La maintenance et le remplacement des générateurs de vapeur Les GV sont composés de deux parties, l’une appartenant au circuit primaire principal et l’autre au circuit secondaire princi- pal. L’intégrité des principaux éléments constitutifs des GV est surveillée, tout particulièrement celle des tubes qui constituent le faisceau tubulaire. En effet, une dégradation du faisceau tubu- laire (corrosion, usure, fissure…) peut créer une fuite du circuit primaire vers le circuit secondaire. La rupture de l’un des tubes du faisceau conduirait à contourner l’enceinte de confinement du réacteur, qui constitue la troisième barrière de confinement. Les GV font donc l’objet d’un programme spécifique de surveil- lance en exploitation, établi par EDF, révisé périodiquement et examiné par l’ASN. À la suite des contrôles, les tubes présen- tant des dégradations trop importantes sont bouchés pour être mis hors service. L’encrassement des tubes et internes de la partie secondaire des générateurs de vapeur Les GV ont tendance à s’encrasser au cours du temps en rai- son des produits de corrosion issus des échangeurs du circuit secondaire. Ceci se traduit par l’accumulation de boue molle ou dure en partie basse des GV, l’encrassement des parois des tubes et le colmatage des plaques entretoises qui sou- tiennent le faisceau tubulaire. Les produits de corrosion for- ment une couche de magnétite sur les surfaces des internes. Sur les tubes, la couche de dépôt (encrassement) diminue l’échange thermique. Au niveau des plaques entretoises, les À NOTER Chute d’un générateur de vapeur du réacteur 2 de la centrale nucléaire de Paluel Alors que le réacteur 2 de la centrale nucléaire de Paluel était à l’arrêt depuis mai 2015 pour sa troisième visite décennale, le 31 mars 2016, un GV est tombé au cours de sa manutention. La cuve du réacteur était totalement déchargée de son combustible lors de l’événement. Neuf personnes étaient présentes à l’intérieur du bâtiment au moment de la chute, et une personne a été blessée au thorax. Les expertises réalisées par EDF sur l’état de l’installation ont mis en évidence plusieurs endommagements du revêtement métallique de la piscine du bâtiment réacteur, des matériels électriques, mécaniques et du génie civil. Toutefois, seule la piscine nécessite, que ce soit au niveau du béton ou du revêtement métallique, des réparations conséquentes devant s’achever début 2018. La méthodologie générale d’expertise ainsi que les réparations de la piscine ont été examinées par l’ASN, avec l’appui de l’IRSN. Un nouveau palonnier a été conçu et fabriqué, ce qui a permis l’introduction et l’installation des GV de remplacement dans le bâtiment réacteur fin 2017. EDF a déclaré un événement significatif pour la sûreté le 1 er  avril 2016. L’utilisation d’un palonnier ajouté au pont polaire pour les réacteurs de 1300 MWe, différent de celui des réacteurs de 900 MWe et présentant un défaut de conception, figure parmi les principales causes identifiées par EDF. Cet événement met également en lumière des défaillances dans les processus de surveillance et de prise de décision de la part d’EDF vis-à-vis de l’entité prestataire en charge du remplacement des GV. Depuis la chute du GV, l’ASN a réalisé une quinzaine d’inspections dédiées aux suites de cet événement afin de contrôler les différentes opérations réalisées. Elle poursuit son contrôle dans le cadre des opérations préparatoires visant au redémarrage de l’installation prévu en 2018, notamment concernant la réalisation d’une épreuve hydraulique du circuit primaire principal. Enfin, par arrêté du 26 janvier 2017, après avis de l’ASN, la ministre chargée de la sûreté nucléaire a prorogé la durée au-delà de laquelle l’arrêt est réputé définitif.

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