Rapport de l'ASN 2017

34 Rapport de l’ASN sur l’état de la sûreté nucléaire et de la radioprotection en France en 2017 Les réacteurs électronucléaires exploi- tés par EDF sont au cœur de l’industrie nucléaire en France. Les 58 réacteurs fran- çais sont techniquement proches les uns des autres et forment donc un parc stan- dardisé. L’ASN impose un haut niveau d’exigences pour ces installations, dont le contrôle mobilise au quotidien près de 200 inspecteurs et autant d’experts de l’IRSN. L’ASN a développé une approche pro- portionnée et intégrée du contrôle qui couvre non seulement la conception des nouvelles installations, leur construction, l’exploitation des réacteurs existants, leurs modifications, la prise en compte du retour d’expérience, mais aussi les facteurs sociaux, organisationnels et humains, la radioprotection, la protection de l’envi- ronnement, la sécurité des travailleurs et l’application des lois sociales. Les réacteurs nucléaires exploités par EDF L’ année 2017 a été marquée par quatre événements significatifs au niveau 2 sur l’échelle INES, ayant chacun affecté plusieurs réacteurs. Il faut souligner en particulier l’événement relatif au défaut de résistance de la digue du canal de Donzère-Mondragon protégeant la cen- trale nucléaire du Tricastin. Cet événe- ment a conduit l’ASN à imposer à EDF, en septembre 2017, la mise à l’arrêt pro- visoire des quatre réacteurs de la cen- trale dans les délais les plus courts. En décembre 2017, après les investigations et les réparations menées par EDF, l’ASN a considéré que l’état de la digue du canal de Donzère-Mondragon, permettait le redémarrage des réacteurs de la centrale nucléaire du Tricastin. Les trois autres événements classés au niveau 2 sur l’échelle INES mettent en cause la disponibilité de certains systèmes importants pour la sûreté des installa- tions, tels que les systèmes électriques ou la source froide. Certains écarts iden- tifiés sont liés à la conception des équi- pements, d’autres à leur montage ou à leur maintenance. Ces éléments mettent en lumière les diffi- cultés d’EDF pour s’assurer de la confor- mité de ses installations et la maintenir dans le temps. Ces difficultés soulignent également la nécessité de poursuivre les revues de conception engagées: celles-ci portent en effet leurs fruits en mettant en évidence des anomalies présentes parfois depuis la construction des réacteurs. La détection de ces écarts renvoie aussi à des insuffisances dans les programmes de maintenance de certains équipements. L’ASN considère par ailleurs qu’EDF doit renforcer ses actions et ses processus de décisions lors du traitement des écarts. Les non-respects des règles générales d’exploitation sont encore à l’origine d’un nombre important d’événements signi- ficatifs. Ces événements révèlent égale- ment des défauts dans la maîtrise des processus d’élaboration des règles géné- rales d’exploitation et des programmes de maintenance préventive. L’ASN considère que la qualité de réalisa- tion des activités demaintenance demeure perfectible, le nombre des défauts de qua- lité de réalisation des activités de mainte- nance constatés restant élevé. Les contrôles réalisés par l’ASN sur le déploiement des modifications issues du troisième réexamen périodique des réacteurs de 1300 MWemontrent qu’EDF connaît des difficultés à assurer, au redé- marrage des réacteurs, la cohérence entre l’état matériel des installations et l’état pris en compte dans les règles générales d’exploitation. L’ASN a demandé à EDF de régulariser la situation et de tirer le retour d’expérience de ce déploiement en vue du quatrième réexamen périodique des réacteurs de 900 MWe. L’organisation mise en place sur les sites pour gérer les compétences, les habilita- tions et la formation des personnels est globalement satisfaisante. Des investis- sements importants ont été réalisés par EDF en matière de recrutement et de for- mation pour anticiper le renouvellement des compétences lié au départ des inter- venants en fin d’activité professionnelle. La dosimétrie collective sur l’ensemble des réacteurs a diminué en 2017 dans un contexte de volume de maintenance en hausse. Aucun dépassement de la limite réglementaire annuelle relative à la dosimétrie externe pour le corps entier (20 mSv) n’a été relevé. L’organisation en matière de maîtrise des nuisances et de l’impact des centrales nucléaires sur l’environnement est jugée globalement satisfaisante sur la plupart des sites. La gestion opérationnelle des déchets radioactifs et conventionnels sur les chantiers est, quant à elle, globalement perfectible sur les centrales nucléaires. Les appréciations de l’ASN sur chaque centrale nucléaire sont détaillées dans le chapitre 8 du rapport. Certains sites se distinguent de manière positive: ཛྷ ཛྷ dans le domaine de la sûreté nucléaire : Fessenheim; ཛྷ ཛྷ dans le domaine de la protection de l’environnement : Fessenheim; 12 Les centrales nucléaires d’EDF Éléments marquants et perspectives

RkJQdWJsaXNoZXIy NjQ0NzU=