Rapport de l'ASN 2017
306 Rapport de l’ASN sur l’état de la sûreté nucléaire et de la radioprotection en France en 2017 Chapitre 10 - Les sources de rayonnements ionisants et les utilisations industrielles, vétérinaires et en recherche de ces sources opérateurs et les responsables des entreprises concernées et ont été résolus rapidement. Bien que la réglementation française soit globalement respectée et plus exigeante que les standards internationaux, l’ASN considère que des amé- liorations doivent être apportées à la préparation des chan- tiers et à la gestion des incidents. Les activités de recherche Dans ce domaine, l’ASN note que le suivi et la déclaration des événements restent peu systématiques. Parmi les struc- tures ayant fait l’objet d’une inspection, près d’une sur deux ne dispose pas de procédures relatives à la gestion des évé- nements significatifs. En 2017, l’ASN a enregistré 15 évé- nements significatifs pour la radioprotection concernant les activités de recherche, soit moitié moins qu’en 2016, ce qui correspond aux tendances de déclaration constatées des années 2011 à 2014. Les événements significatifs déclarés sont principalement de trois types: ཛྷ ཛྷ le vol ou la perte de sources radioactives (29%); ཛྷ ཛྷ la découverte de sources (43 %); ཛྷ ཛྷ la détection de cas de contamination pouvant entraîner parfois une contamination des travailleurs (44 %). La prédominance de ces thématiques correspond aux constats déjà dressés sur la période 2014-2016. Les pertes et découvertes Dont classé au niveau 2 2011 2012 2013 2014 2017 2016 2015 0 5 10 15 20 25 30 35 GRAPHIQUE 10 : évolution du nombre d’événements déclarés à l’ASN dans le secteur de la recherche Nombre d’établissements Dont classé au niveau 1 Nombre d’ESR COMPRENDRE Gammagraphie Des accidents graves à l’étranger Les accidents en gammagraphie en France restent limités en nombre et en conséquence depuis mars 1979 où un accident avait conduit à l’amputation de la jambe d’un ouvrier qui avait ramassé et mis dans sa poche une source d’iridium-192 de 518 GBq. Cet incident avait entraîné un renforcement de la réglementation en vigueur à l’époque. L’ASN exerce une veille sur les accidents survenus à l’étranger qui ont eu des effets déterministes majeurs. Parmi les exemples récents dont l’ASN a eu connaissance : ཛྷ ཛྷ en 2016, en Turquie, après l’utilisation d’un appareil de gammagraphie, il semble que les opérateurs n’aient pas vérifié le bon retour de la source en position de sécurité. Un adolescent de 16 ans a trouvé la source le lendemain du contrôle et l’a conservée jusqu’à son domicile où plusieurs personnes ont indiqué l’avoir manipulée. Au total, 20 personnes auraient été exposées, la personne la plus exposée aurait reçu 1 gray (Gy). L’événement a été classé au niveau 2 de l’échelle INES ; ཛྷ ཛྷ en 2015, en Iran, deux opérateurs ont été exposés à des doses efficaces respectives de 1,6 et 3,4 Gy. La source du gammagraphe (iridium-192 de 1,3 TBq) s’est décrochée et est restée bloquée dans la gaine d’éjection sans qu’ils s’en aperçoivent. Les opérateurs ont ensuite passé la nuit dans leur véhicule à proximité de la gaine d’éjection et de la source ; ཛྷ ཛྷ en 2014, au Pérou, un employé a été exposé à 500 mSv (corps entier) et 25 Gy sur la hanche gauche en déplaçant une gaine d’éjection et un collimateur sans s’être aperçu que la source était décrochée du câble de télécommande et était restée dans le collimateur (iridium-192, 1,2 TBq, 30 minutes d’exposition) ; ཛྷ ཛྷ en 2013, en Allemagne, un employé d’une société de contrôle non destructif a été exposé à plus de 75 mSv (corps entier) et 10 à 30 Gy aux extrémités (mains) en essayant de débloquer une source dans une gaine d’éjection ; ཛྷ ཛྷ en 2012, un employé péruvien a été admis à l’hôpital Percy, à Clamart, à la suite d’une exposition de 1 à 2 Gy (corps entier) et 35 Gy à la main (70 Gy au bout des doigts) après avoir manipulé à mains nues une gaine d’éjection sans s’assurer de la position de la source. Le radiologue industriel a été partiellement amputé des doigts de la main gauche ; ཛྷ ཛྷ en 2011, cinq travailleurs bulgares ont été admis à l’hôpital Percy, à Clamart, pour mise en œuvre de traitements lourds à la suite d’irradiations de l’ordre de 2 à 3 Gy dues à une erreur de manipulation d’un appareil de gammagraphie qu’ils pensaient déchargé de sa source ; ཛྷ ཛྷ en 2011, aux États-Unis, un apprenti radiologue a décroché la gaine d’éjection et s’est aperçu que la source dépassait du projecteur. Il a essayé de repousser la source dans l’appareil avec son doigt. L’estimation de la dose reçue aux extrémités est de 38 Gy.
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