Rapport de l'ASN 2017

291 Rapport de l’ASN sur l’état de la sûreté nucléaire et de la radioprotection en France en 2017 Chapitre 10  - Les sources de rayonnements ionisants et les utilisations industrielles, vétérinaires et en recherche de ces sources les opérateurs en cas de mauvaise manipulation, de non-respect des règles de radioprotection ou d’incidents de fonctionnement. Par ailleurs, ces activités de gammagraphie sont fréquemment menées sur des chantiers ou installations dans des conditions difficiles (travail de nuit ou lieu de travail exposé aux intempé- ries ou exigu). À ce titre, c’est une activité à enjeu fort de radio- protection, qui figure parmi les priorités de contrôle de l’ASN. 1.1.3 Le contrôle de paramètres physiques Le principe de fonctionnement des appareils de contrôle de paramètres physiques est l’atténuation du signal émis: la dif- férence entre le signal émis et le signal reçu permet d’évaluer l’information recherchée. Les radioéléments les plus couramment employés sont le carbone-14, le krypton-85, le césium-137, l’américium-241, le cobalt-60 et le prométhéum-147. Les activités des sources sont comprises entre quelques kilobecquerels (kBq) et quelques gigabecquerels (GBq). Les sources sont utilisées à des fins de: ཛྷ ཛྷ mesure d’empoussièrement de l’atmosphère: l’air est filtré en permanence sur un ruban défilant à vitesse contrôlée, interposé entre la source et le détecteur. L’intensité du rayonnement reçu par le détecteur est fonction du taux d’empoussièrement du filtre, ce qui permet de déterminer ce taux. Les sources utilisées le plus fréquemment sont le carbone-14 (activité 3,5 mégabecquerels – MBq) ou le prométhéum-147 (activité 9 MBq). Ces mesures sont réalisées pour assurer une surveillance de la qualité de l’air par le contrôle de la teneur en poussières des rejets d’usines; ཛྷ ཛྷ mesure de grammage de papier : un faisceau de rayonnement bêta traverse le papier et est reçu sur un détecteur situé en vis-à-vis. L’atténuation du signal sur ce détecteur permet de connaître la densité du papier et donc le grammage. Les sources utilisées sont, en général, le krypton-85, le prométhéum-147 et l’américium-241, avec des activités ne dépassant pas 3 GBq ; ཛྷ ཛྷ mesure de niveau de liquide : un faisceau de rayonnement gamma traverse le conteneur dans lequel se trouve un liquide. Il est reçu sur un détecteur situé en vis-à-vis. L’atténuation du signal sur ce détecteur permet de connaître le niveau de remplissage du conteneur et de déclencher automatiquement certaines opérations (arrêt/poursuite du remplissage, alarme, etc.). Les radionucléides utilisés dépendent des caractéristiques du contenant et du contenu. On utilise en général, selon le cas, de l’américium-241 (activité 1,7 GBq) ou du césium-137 – baryum-137m (activité 37 MBq); ཛྷ ཛྷ mesure de densité et de pesage : le principe est le même que pour les deux précédentes mesures. Les sources utilisées sont, en général, l’américium-241 (activité 2 GBq), le césium-137 – baryum-137m (activité 100 MBq) ou le cobalt-60 (30 GBq); ཛྷ ཛྷ mesure de densité et d’humidité des sols (gammadensimétrie), en particulier dans l’agriculture et les travaux publics. Ces appareils fonctionnent avec un couple de sources d’américium- béryllium et une source de césium-137; SCHÉMA de principe de fonctionnement d’un gammagraphe Position de sécurité Position ouverte COMPRENDRE La gammagraphie au sélénium-75 L’emploi de sélénium-75 en gammagraphie est autorisé en France depuis 2006. Mis en œuvre dans les mêmes appareils que ceux fonctionnant à l’iridium-192, l’emploi de sélénium-75 en gammagraphie présente des avantages notables en termes de radioprotection. En effet, les débits d’équivalent de dose sont d’environ 55 millisieverts (mSv) par heure et par TBq à un mètre de la source contre 130 mSv/h/TBq pour l’iridium-192. En France, environ 17 % des appareils sont équipés avec une source de sélénium-75. Bien qu’en constante augmentation depuis 2014, l’ASN juge son utilisation encore trop peu privilégiée par les acteurs industriels. Pourtant, son utilisation est possible en remplacement de l’iridium-192 dans de nombreux domaines industriels, notamment en pétrochimie ou en chaudronnerie et permet de réduire considérablement les périmètres de sécurité mis en place et de faciliter les interventions en cas d’incident (voir point 5).

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