Rapport de l'ASN 2017

285 Rapport de l’ASN sur l’état de la sûreté nucléaire et de la radioprotection en France en 2017 Chapitre 09  - Les utilisations médicales des rayonnements ionisants ཛྷ ཛྷ la gestion des effluents contaminés s’agissant, d’une part, du repérage, de l’identification et de la surveillance des canalisa- tions transportant les effluents radioactifs, d’autre part, de la formalisation d’un protocole d’intervention en cas de fuite. 5.6 L’état de la radioprotection en radiologie conventionnelle et en scanographie L’ASN a renouvelé, en 2016, les contrôles de la réglementation de radioprotection dans le domaine de la scanographie, compte tenu de la progression de la contribution de cette technique d’imagerie à la dose efficace moyenne par habitant (chapitre 1). En 2016, les inspections réalisées en scanographie ont porté sur 63 installations exclusivement dédiées à l’imagerie médicale. En 2017, 56 centres ont été inspectés. 5.6.1 Le bilan des inspections En 2016, l’organisation de la radioprotection des travailleurs était généralement satisfaite mais des points restaient à améliorer: ཛྷ ཛྷ les PCR n’avaient pas toujours les moyens adaptés à l’exer- cice de leurs missions; ཛྷ ཛྷ l’évaluation des risques et la mise en cohérence avec le zonage ainsi que les analyses de poste étaient réalisées mais appelaient souvent une mise à jour; ཛྷ ཛྷ les contrôles techniques de radioprotection étaient réalisés aux fréquences requises mais n’étaient pas suivis par la mise en œuvre d’actions correctives; ཛྷ ཛྷ la formation des personnels exposés restait un point faible, notamment pour les médecins réalisant des vacations externes. Pour la radioprotection des patients, les principaux points faibles mis une nouvelle fois en exergue concernaient l’appropriation par les professionnels des principes de justification et d’opti- misation des expositions. Ainsi, la précision des éléments de justification sur la demande d’examen, la recherche d’une technique de substitution non irradiante et la formation des professionnels à la radioprotection des patients, notamment des médecins réalisant des vacations externes, devaient être renforcées. Il en était de même de l’op- timisation des protocoles d’examen et de la révision des pra- tiques après l’analyse des niveaux de référence diagnostiques. 5.6.2 Les événements déclarés en scanographie et en radiologie Les déclarations d’ESR en scanographie (165) en 2017 concer- naient très majoritairement les patients (147). Il s’agissait le plus souvent de l’exposition d’une femme enceinte ignorant sa grossesse (112) ou d’erreurs sur l’identité de patients. L’ infor- mation délivrée aux femmes en amont de l’examen, lors de la prise de rendez-vous, par affichage dans les salles d’attente et les déshabilloirs et avant la réalisation de l’acte, était cepen- dant satisfaisante. Une dizaine de déclarations ont concerné des situations d’expo- sition inopinée de manipulateurs d’électroradiologie médicale, essentiellement dans le cadre de la prise en charge de patients (18). En 2017, 70 ESR concernant le domaine de la radiologie conven- tionnelle ont été déclarés à l’ASN. Une majorité d’entre eux (44 ESR, soit 62 %), concernait l’exposition de femmes enceintes et des erreurs d’identitovigilance. Globalement, l’ASN constate une baisse de la vigilance dans la recherche d’une éventuelle grossesse chez les femmes en capacité de procréer (ex: réalisa- tion de l’échographie abdominale après réalisation des radio- graphies de l’abdomen ou du rachis lombaire lorsque ces deux examens sont demandés). 5.6.3 Synthèse Si la radioprotection des travailleurs reste globalement satis- faisante, dans certains cas le manque de moyens accordés aux PCR se traduit encore par des insuffisances en matière d’éva- luation de risque, d’études de poste ou de formation continue. Dans le domaine de la radioprotection des patients, pour le domaine de la scanographie, la justification des examens et l’optimisation des doses délivrées, l’analyse des niveaux de réfé- rence diagnostiques constituent les principales voies de progrès. 5.7 L’état de la radioprotection dans le domaine des pratiques interventionnelles radioguidées Depuis plusieurs années, des ESR sont régulièrement décla- rés à l’ASN dans le domaine des pratiques interventionnelles radioguidées. Bien que ces événements étaient peu nombreux (environ 5 %) au regard de l’ensemble des événements décla- rés à l’ASN dans le domaine médical, ils présentaient, le plus souvent, des enjeux importants, avec la survenue de dommages tissulaires (radiodermites, nécroses) chez des patients soumis à des procédures interventionnelles particulièrement longues et complexes. À ces événements soulignant les enjeux forts de radioprotection pour les patients, il fallait ajouter ceux concer- nant les professionnels, dont l’exposition avait pu conduire à des dépassements des limites de dose réglementaires, en parti- culier, au niveau des extrémités (doigts). En raison des enjeux de radioprotection, l’ASN mène dans ce secteur un nombre d’inspections croissant depuis ces dernières années. En 2016, 155 inspections ont été conduites au sein de 213 services distincts pratiquant des actes interventionnels radioguidés. En 2017, 178 services ont été inspectés. 5.7.1 La radioprotection des professionnels utilisant des techniques interventionnelles radioguidées Les constats établis à l’issue des inspections réalisées en 2016 confirment les observations faites au cours des dernières années. Ainsi, la radioprotection des professionnels restait mieux prise en compte dans les installations fixes de radiologie intervention- nelle (cardiologie, neuroradiologie, imagerie vasculaire…) que dans les blocs opératoires où sont utilisés des arceaux mobiles (amplificateur de luminance, capteur plan). Globalement, les inspections révélaient toujours des insuffi- sances dans la réalisation des études de poste, notamment vis- à-vis des doses aux extrémités et au cristallin et dans le suivi dosimétrique (opérationnel et aux extrémités). Le manque de formation des professionnels, en particulier des praticiens intervenant dans les blocs opératoires, était un constat récurrent d’inspection et une faible culture de radioprotection

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