Rapport de l'ASN 2017
284 Rapport de l’ASN sur l’état de la sûreté nucléaire et de la radioprotection en France en 2017 Chapitre 09 - Les utilisations médicales des rayonnements ionisants Parmi les 20 services inspectés qui disposent d’au moins une chambre de RIV (de 1 à 7 chambres), 5 % des chambres, actuel- lement non exclusivement dédiées à des patients auxquels ont été administrés des radionucléides à des fins thérapeutiques, devaient être mises en conformité avant le 1 er juillet 2018. Il en est de même pour la moitié des chambres, qui n’étaient pas, le jour de l’inspection, ventilées en dépression. 5.5.5 Les événements déclarés en médecine nucléaire Cent quarante-huit ESR ont été déclarés en 2017, soit une aug- mentation de 28 % par rapport à 2016. Il est probable que l’ouverture en 2017 du téléservice de déclaration de l’ASN ait contribué à cette augmentation en raison de la simplification de la démarche. Comme les années précédentes, la majorité des événements déclarés concernait les patients qui avaient bénéfi- cié d’un acte à visée diagnostique (63 %). Les événements concernant les patients (98 ESR, soit 66 % des ESR déclarés) La majorité de ces ESR était liée à des erreurs lors de l’admi- nistration de médicament radiopharmaceutique à un patient (interversion de seringues ou de patients), à des erreurs de dose préparées (dose adulte injectée à un enfant, injection de dose supérieure ou inférieure à la dose prescrite…) ou à des erreurs lors de la préparation du médicament (interver- sion de flacons). Les erreurs d’identité n’ont concerné que quelques patients. Six extravasations 8 ont été décrites, dont deux en thérapie. L’ une s’était produite après injection de lutétium-177, dans un contexte de prise en charge difficile du fait de l’état de santé du patient. La seconde était survenue lors d’un traitement de métastases hépatiques par microsphères d’yttrium-90, au cours duquel un reflux dans l’artère s’est produit. Les patients ont fait l’objet d’un suivi médical. Un ESR ayant pour cause l’absence de contrôle de la qualité du marquage avant injection a concerné trois patients Les événements concernant les travailleurs (14 ESR, soit 10 % des ESR déclarés) Quatorze événements concernant des travailleurs ont été décla- rés en 2017. Cinq concernaient une projection du médicament radiopharmaceutique sur le visage, les yeux ou les mains. Deux résultaient de piqûres lors de la dépressurisation de seringues ou d’utilisations de nouveaux dispositifs d’injection. Des erreurs de livraison (flacons livrés dans un conditionnement inapproprié), de manipulation de poubelles blindées ont été à l’origine d’expositions fortuites de travailleurs. 8 . L’extravasation d’un médicament radiopharmaceutique, perfusé par voie intraveineuse périphérique, est un passage anormal en dehors du vaisseau cathétérisé (passage tissulaire). Ses conséquences, en termes de lésions causées sur les tissus environnants, dépendent principalement du volume de médicament extravasé et de son énergie (acte diagnostique ou thérapeutique). Les événements concernant le public (15 ESR, soit 10 % des ESR déclarés) Douze de ces ESR résultaient de l’exposition du fœtus de femmes qui ignoraient leur grossesse. Les doses reçues étaient sans conséquence pour l’enfant après la naissance (CIPR, 2007). L’exposition de personnes ne relevant pas de la catégorie des travailleurs exposés aux rayonnements ionisants a été constatée lors de l’intervention sur des canalisations d’évacuation des toi- lettes de patients ou à l’occasion de la découverte fortuite d’un flacon d’urines d’un patient traité par du lutétium-177 dans une filière de déchets infectieux. Ces événements ont été sans conséquence pour les personnes exposées. Les événements concernant les sources, les déchets et les effluents radioactifs (18 ESR, soit 12 % des ESR déclarés) Ces ESR étaient liés majoritairement à la perte de sources radio actives (sources anciennes ou après une reprise de sources), à la dispersion de radionucléides (fuites d’effluents radioactifs au niveau des canalisations ou des cuves) ou encore à l’évacuation de déchets vers une filière inappropriée. L’un des ESR était lié à la vidange, dans le réseau public d’assai- nissement, de cuves contenant de l’iode-131 dont l’activité était supérieure au seuil réglementaire de 100 Bq/l. Cette vidange s’était produite après des travaux de plomberie au cours des- quels une vanne n’avait pas été correctement refermée. Des défaillances dans la gestion de l’alarme de remplissage « niveau haut » n’avaient pas permis de détecter la fuite. 5.5.6 Synthèse Les inspections menées en 2016 avaient permis de constater des progrès dans: ཛྷ ཛྷ la mise en place effective des moyens de protection visant à limiter l’exposition des travailleurs et du public, lorsque des médicaments radiopharmaceutiques devaient être transpor- tés pour une utilisation en dehors du service de médecine nucléaire; ཛྷ ཛྷ la réalisation des contrôles de qualité externes des disposi- tifs médicaux; ཛྷ ཛྷ la dispensation et l’enregistrement de la formation des pro- fessionnels à la radioprotection des patients; ཛྷ ཛྷ la formation des personnels à l’utilisation de systèmes auto- matisés de préparation et d’injection des médicaments radiopharmaceutiques; ཛྷ ཛྷ la qualité des plans de gestion des effluents et déchets pro- duits par les services de médecine nucléaire. Des insuffisances persistaient encore, en ce qui concerne: ཛྷ ཛྷ la coordination des mesures générales de prévention lors de l’intervention d’une entreprise extérieure dans les installations de médecine nucléaire; ཛྷ ཛྷ la sécurisation de l’administration du médicament radiophar- maceutique et l’utilisation des automates de préparation des activités administrées et/ou d’injection avec, en particulier, la mise sous assurance qualité du processus de dispensation du médicament; ཛྷ ཛྷ l’optimisation des protocoles d’utilisation des scanners cou- plés aux gamma-caméras;
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