Rapport de l'ASN 2017

271 Rapport de l’ASN sur l’état de la sûreté nucléaire et de la radioprotection en France en 2017 Chapitre 09  - Les utilisations médicales des rayonnements ionisants à un organe cible dans un but curatif ou palliatif. Deux champs d’applications thérapeutiques de la médecine nucléaire peuvent être distingués: l’oncologie et les affections non oncologiques (traitement d’hyperthyroïdie, synoviorthèse). Plusieurs types de traitements oncologiques peuvent être distingués: ཛྷ ཛྷ les traitements administrés par voie systémique (cancer de la thyroïde par iode-131, lymphome non hodgkinien par anti- corps monoclonal marqué à l’yttrium-90, cancer de la prostate avec métastases osseuses par le radium-223…); ཛྷ ཛྷ les traitements administrés par voie sélective (traitement des cancers du foie par administration de microsphères marquées à l’yttrium-90 par un cathéter placé dans une artère hépatique). Certaines thérapies nécessitent l’hospitalisation des patients pen- dant plusieurs jours dans des chambres spécialement aménagées du service de médecine nucléaire pour assurer la radioprotection du personnel, des proches du patient et de l’environnement. La protection radiologique de ces chambres est adaptée à la nature des rayonnements émis par les radionucléides et des cuves recueillent les urines contaminées des patients. C’est en particulier le cas du traitement de certains cancers thyroïdiens après intervention chirurgicale. Ils sont réalisés par l’administra- tion d’activités variées d’iode-131 (1,1 GBq, 4 GBq ou 5,5 GBq). D’autres traitements peuvent être réalisés de manière ambula- toire. Ils consistent, par exemple, à traiter une hyperthyroïdie par administration d’iode-131, les douleurs des métastases osseuses d’un cancer par le strontium-89 ou le samarium-153, le cancer de la prostate avec métastases osseuses par le radium-223. On peut aussi réaliser des traitements des articulations grâce à des colloïdes marqués à l’yttrium-90, à l’erbium-169, ou au rhénium-186. Enfin, la radio-immunothérapie permet de traiter certains lym- phomes au moyen d’anticorps marqués à l’yttrium-90. 2.1.4 La recherche impliquant la personne humaine en médecine nucléaire La recherche sur l’homme en médecine nucléaire est parti- culièrement dynamique ces dernières années, de nouveaux radionucléides et vecteurs faisant régulièrement l’objet de pro- tocoles. Les recherches se poursuivent sur l’utilisation: ཛྷ ཛྷ de la TEP avec le fluor-18, le gallium-68 et le rubidium-82; ཛྷ ཛྷ de la RIV avec le radium-223, les microsphères marquées à l’yttrium-90, des vecteurs marqués à l’yttrium-90 ou au lutétium-177 (notamment pour le traitement de tumeurs neuroendocrines). L’utilisation de nouveaux médicaments radiopharmaceutiques nécessite d’intégrer le plus en amont possible les exigences de radioprotection associées à leur emploi. En effet, compte tenu des activités mises en jeu, des caractéristiques de certains radio- nucléides et des préparations à réaliser, l’exposition des opé- rateurs et l’impact sur l’environnement nécessitent la mise en place de mesures adaptées. 2.2 Les règles d’aménagement des installations de médecine nucléaire Compte tenu des contraintes de radioprotection liées à la mise en œuvre de radionucléides en sources non scellées, les services de médecine nucléaire sont conçus et organisés pour recevoir, stocker, manipuler en vue de leur administration aux patients des sources radioactives non scellées ou les manipuler en labo- ratoire (cas de la radio-immunologie). Des dispositions sont également prévues pour la collecte, l’entreposage et l’élimina- tion des déchets et effluents radioactifs produits dans l’instal- lation, notamment pour les radionucléides contenus dans les urines des patients. Sur le plan radiologique, le personnel est soumis à un risque d’exposition externe, en particulier au niveau des doigts, du fait notamment de la manipulation de certains radionucléi- des (cas du fluor-18, de l’iode-131 ou de l’yttrium-90), lors de la préparation et de l’injection des médicaments radiophar- maceutiques, ainsi qu’à un risque d’exposition interne par incorporation accidentelle de substances radioactives. Dans ces conditions, les services de médecine nucléaire doivent répondre aux règles prescrites par la décision n° 2014-DC-0463 de l’ASN Inspection de l’ASN du service de radiologie interventionnelle à l’IHU de Strasbourg, mai 2017.

RkJQdWJsaXNoZXIy NjQ0NzU=