Rapport de l'ASN 2017

268 Rapport de l’ASN sur l’état de la sûreté nucléaire et de la radioprotection en France en 2017 Chapitre 09  - Les utilisations médicales des rayonnements ionisants Au 31 décembre 2017, le parc radiologique français comportait un peu plus de 1100 installations de scanographie couvertes par une autorisation de l’ASN. La téléradiologie La téléradiologie offre la possibilité de conduire la réalisation et d’interpréter des examens de radiologie réalisés dans un site à distance. Les échanges doivent se réaliser dans la stricte appli- cation de la réglementation (notamment de radioprotection et de qualité de réalisation et de transfert des images) et de la déontologie. Deux modes d’échanges sont principalement pratiqués: ཛྷ ཛྷ le télédiagnostic, qui permet à un médecin de proximité (ex: médecin urgentiste), non-radiologue, de réaliser l’examen puis de télétransmettre les images à un radiologue, en vue d’obtenir une interprétation. Le radiologue peut intervenir, le cas échéant au cours de l’examen, pour guider le manipu- lateur en électroradiologie dans la réalisation de l’examen et le recueil des images. Dans ce cas, le médecin de proximité est considéré comme le médecin réalisateur de l’acte et en assume la responsabilité; ཛྷ ཛྷ la téléexpertise, qui est un échange d’avis entre deux radiolo- gues, l’un demandant à l’autre « radiologue expert » à distance (téléradiologue) de confirmer ou d’infirmer un diagnostic, de déterminer une orientation thérapeutique ou encore de gui- der la réalisation de l’examen à distance. Les modes de transmission sont sécurisés et permettent le main- tien du secret médical et de la qualité des images. La téléradiologie met en œuvre des responsabilités multiples, qui doivent être précisées dans la convention qui lie le méde- cin réalisateur de l’acte au téléradiologue. L’acte de téléradio- logie constitue un acte médical à part entière comme tous les autres actes d’imagerie et ne se résume pas à une simple inter- prétation à distance d’images. La téléradiologie s’inscrit donc dans l’organisation générale des soins encadrée par le code de la santé publique et obéit aux règles de déontologie en vigueur (voir les recommandations de bonnes pratiques diffusées par les professionnels). 1.1.2 Les pratiques interventionnelles utilisant les rayonnements ionisants Les pratiques interventionnelles utilisant les rayonnements ionisants (pratiques interventionnelles radioguidées) regroupent « l’ensemble des techniques utilisant des rayonnements ionisants pour la réalisation d’actes médicaux ou chirurgicaux invasifs, à buts diagnostiques, préventifs ou et/ou thérapeutiques, ainsi que les actes chirurgicaux et médicaux utilisant des rayonnements ionisants à visée de guidage ou de contrôl e ». Les équipements utilisés sont soit des équipements fixes ins- tallés dans des salles dédiées à cette activité, principalement les spécialités vasculaires (neuroradiologie, cardiologie…), soit des arceaux mobiles de radiologie utilisés dans les salles des blocs opératoires dans plusieurs spécialités chirurgicales, notamment en gastro-entérologie, en orthopédie et en urologie. Les détecteurs présents sur les équipements fixes dédiés et sur les arceaux de bloc sont des amplificateurs de lumi- nance ou des capteurs-plan. Ces équipements font appel à des techniques utilisant la radioscopie et la radiographie dynamique cadencée (appelée « fluorographie » ou encore « mode ciné ») destinées à produire des images à haute réso- lution spatiale. Après injection de produit de contraste, le mode d’obtention des images par soustraction peut égale- ment être utilisé par les praticiens. Depuis peu, des scanners parfois mobiles sont utilisés dans les blocs opératoires auprès des chirurgiens. Ce type d’équipe- ment aide le praticien à la réalisation de son acte en offrant des images multiplan permettant une navigation virtuelle. Toute- fois, ces scanners ne sont pas dotés des dernières technologies de réduction de dose. Les personnels interviennent le plus souvent à proximité immé- diate du patient et sont également exposés à des niveaux de doses plus élevés que lors d’autres pratiques d’imagerie. Dans ces conditions, compte tenu des risques d’exposition pour l’opé- rateur et pour le patient, les pratiques doivent être optimisées pour réduire les doses et assurer la radioprotection des opéra- teurs et des patients. Le nombre d’installations où sont réalisées des pratiques inter- ventionnelles radioguidées n’est pas connu avec précision par l’ASN, du fait notamment d’une augmentation rapide et récente des pratiques interventionnelles dans l’ensemble des spéciali- tés médicales au cours des dernières années. Seules les unités de rythmologie, de cardiologie interventionnelle et de neuro­ radiologie interventionnelle sont dénombrées avec précision car ces activités de soins nécessitent une autorisation de l’Agence régionale de santé (ARS). Les divisions territoriales de l’ASN uti- lisent par ailleurs les données d’activité hospitalière pour mieux appréhender les activités et les enjeux liés à l’imagerie interven- tionnelle. Plus de 1000 établissements (fourchette basse) pra- tiquant la radiologie interventionnelle et des actes radioguidés ont ainsi été recensés sur le territoire national. 1.1.3 Le radiodiagnostic dentaire La radiographie intra-orale Fixés le plus souvent sur un bras articulé, les générateurs de radiographie de type intra-oral (le détecteur radiologique est dans la bouche) permettent la prise de clichés planaires localisés des dents. Ils fonctionnent avec des tensions et intensités faibles et un temps de pose très bref, de l’ordre de quelques centièmes de Le O-ARM, nouveau matériel de scanographie en bloc opératoire.

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