Rapport de l'ASN 2017
221 Rapport de l’ASN sur l’état de la sûreté nucléaire et de la radioprotection en France en 2017 Chapitre 08 - Le panorama régional de la sûreté nucléaire et de la radioprotection CENTRE-VAL DE LOIRE Centrale nucléaire de Dampierre-en-Burly L’ASN considère que les performances de la centrale nucléaire de Dampierre-en-Burly rejoignent globalement l’appréciation générale portée sur EDF en matière de la sûreté nucléaire. Elle considère que les performances dans les domaines de la radio- protection et de la protection de l’environnement sont en retrait par rapport à la moyenne nationale. Les performances en matière de sûreté nucléaire sont jugées globalement satisfaisantes. La bonne implication de la filière indépendante de sûreté dans le suivi des événements est à maintenir. L’ ASN note cependant que les écarts de program- mation des activités de maintenance, les défauts d’approvi- sionnement ou les non-conformités des pièces de rechange sont à l’origine de plusieurs événements significatifs et ont causé des allongements des durées des arrêts des réacteurs en 2017. L’ ASN relève également que le site doit se réappro- prier la gestion des risques liés à l’incendie, à l’explosion et à la foudre afin de s’assurer de la conformité des installations aux réglementations associées. En matière de radioprotection, le plan d’action qui a été déployé par le site en 2017 n’a pas encore démontré son efficacité. Des écarts répétitifs sont toujours constatés et les objectifs fixés par le site restent peu ou pas atteints cette année. Une action forte et adaptée aux situations de terrain est attendue en 2018. Concernant la protection de l’environnement, les performances du site se sont de nouveau quelque peu détériorées par rapport à l’appréciation de l’ASN des années précédentes. Des événe- ments récurrents ont été déclarés en 2017. Ils sont essentiel- lement liés à des défaillances organisationnelles et traduisent l’absence d’efficacité des mesures correctives prises par le site depuis 2016. Site de Saint-Laurent-des-Eaux L’ASN considère que les performances de la centrale nucléaire de Saint-Laurent-des-Eaux rejoignent globalement l’appréciation générale portée sur EDF dans les domaines de l’environnement et de la radioprotection mais qu’elles sont moins bonnes que les années précédentes dans le domaine de la sûreté. En matière de sûreté nucléaire, l’ASN constate que les périodes de redémarrage de réacteurs ont été marquées par plusieurs écarts dans l’exploitation des installations. Le plan d’action pris par la direction de la centrale n’a pas encore produit d’amélio- ration sensible dans la gestion des essais périodiques – point faible déjà noté en 2016 – qui restent à l’origine de déclarations de plusieurs événements significatifs. Les analyses approfon- dies de ces événements mettent en évidence des défauts dans les analyses techniques, l’assurance qualité et la formation. Par ailleurs, l’organisation de la centrale nucléaire pour détecter les écarts et justifier leurs délais de traitement, conformément à la réglementation applicable, n’est pas suffisamment robuste et doit progresser. L’ASN relève quoi qu’il en soit la bonne tenue globale des chantiers et les efforts de mise à jour de la docu- mentation de maintenance par rapport au référentiel prescriptif. L’ASNconsidère que l’organisation de la centrale de Saint-Laurent- des-Eaux enmatière de radioprotection est satisfaisante. La culture du site dans ce domaine est à l’attendu. Les règles de radioprotec- tion sont généralement bien intégrées au stade de la préparation et pendant la réalisation des interventions en zone contrôléemême si quelques écarts, dont 2 événements significatifs, ont été détectés. Les performances de Saint-Laurent-des-Eaux en matière d’en- vironnement sont globalement satisfaisantes. L’ASN souligne l’engagement de l’organisation et la robustesse des dispositions prises pour gérer les activités à fort enjeu environnemental. En revanche, la prise en compte pérenne du prescriptif environ- nemental doit encore être améliorée. L’ASN considère que le niveau de sûreté de l’ancienne centrale de Saint-Laurent-des-Eaux est satisfaisant à court terme. EDF a annoncé en 2016 un changement de stratégie pour le démantèlement de ses réacteurs UNGG et remis en 2017 les éléments demandés par l’ASN qui feront l’objet d’une instruc- tion en 2018 (voir chapitre 15). L’ASN examinera par ailleurs en 2018 le réexamen périodique des réacteurs de Saint-Laurent-des- Eaux A1 et A2 dont le rapport de conclusions est arrivé fin 2017. Les opérations d’évacuation de déchets liquides et solides se sont poursuivies dans le cadre du démantèlement des réacteurs de Saint-Laurent-des-Eaux A. Un plan d’action spécifique aux déchets historiques de l’installation a été élaboré et présenté à l’ASN. EDF projette, dans ce cadre, de créer un nouveau sas de caractérisation des déchets historiques et recherche une solu- tion d’entreposage pour rassembler les « déchets historiques avec filière en projet » et les « déchets historiques sans filières ». L’ASN sera vigilante au respect des échéances présentées et des actions engagées. Les chantiers avec un risque de contamination « alpha » étaient interrompus depuis 2016 à la suite de la découverte de conta- minations internes avérées de personnes survenues sur de tels chantiers. Les activités ont repris depuis juin 2017. L’ ASN a vérifié que toutes les actions correctives définies par EDF à la suite de la découverte de ces contaminations sont correc- tement réalisées. Un plan d’action de rigueur de travail a été engagé et présenté à l’ASN. L’ ASN s’assurera en 2018 de la poursuite de la mise en œuvre des mesures et des actions correctives définies. Inspection du travail dans les centrales nucléaires Durant l’année 2017, les inspecteurs du travail de l’ASN ont mené comme les années précédentes différentes inspections de chantiers sur l’ensemble des centrales nucléaires de la région Centre-Val de Loire dans les domaines de la santé et de la sécu- rité au travail, notamment lors des arrêts pour maintenance. De plus, des inspections spécifiques ont pu être menées sur les thé- matiques suivantes: risque d’explosion, fonctionnement de la ventilation, conformité des machines de chargement – déchar- gement… Ces inspections ont porté sur les vérifications pério- diques mais également sur la conformité des installations ou équipements de travail à la réglementation qui leur est applicable. Des inspections de chantier ont également été réalisées sur les chantiers de construction des diesels d’ultime secours (projet post-Fukushima) et sur des chantiers de bâtiments tertiaires. Plusieurs accidents du travail ont donné lieu à des opérations de contrôle spécifiques afin de déterminer les causes exactes et les actions correctives mises en place par les exploitants des centrales concernées.
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