Rapport de l'ASN 2017

207 Rapport de l’ASN sur l’état de la sûreté nucléaire et de la radioprotection en France en 2017 Chapitre 08  - Le panorama régional de la sûreté nucléaire et de la radioprotection AUVERGNE-RHÔNE-ALPES Usine SET d’enrichissement Georges Besse II à Pierrelatte (Drôme) L’usine Georges Besse II (GB II), exploitée par la Société d’enri- chissement du Tricastin (SET), a présenté un niveau de sûreté satisfaisant en 2017. Les technologies mises en œuvre dans l’ins- tallation permettent d’atteindre des objectifs de sûreté, de radio- protection et de protection de l’environnement élevés. Sa mise en production a été ralentie pour maintenir la compé- tence des équipes de l’installateur des centrifugeuses. Elle s’est achevée à la fin de l’année 2017. L’ASN a identifié en 2017 deux sujets de vigilance. Le premier porte sur la découverte d’un détecteur de présence d’eau qui n’était pas relié au système de contrôle commande, sans que les essais de mise en service ni les essais périodiques n’aient per- mis de détecter cette anomalie. Le second porte sur le proces- sus d’évaluation des modifications matérielles de l’installation par l’exploitant, qui doit être renforcé. Enfin, la SET doit maintenir la démarche de progrès entreprise pour la maîtrise des fuites des gaz frigorigènes. Ateliers de maintenance, de traitement des effluents et de conditionnement de déchets Socatri à Bollène (Vaucluse) L’ASN considère que le niveau de sûreté opérationnelle de la Socatri est satisfaisant pour l’année 2017 et que la rigueur d’ex- ploitation a été renforcée. L’exploitant a par ailleurs conduit des améliorations significa- tives de la sûreté des installations prescrites par l’ASN ou fai- sant l’objet d’engagements pris par l’exploitant dans le cadre des suites du réexamen de sûreté de l’installation. L’ASN a toutefois attiré l’attention de l’exploitant sur l’échéance du réexamen de sûreté suivant, fixée à 2018. Par ailleurs, l’exploitant a réalisé les contrôles renforcés des réten- tions identifiées comme prioritaires du point de vue de la sûreté, prescrits par la décision CODEP-CLG-2017-014344 de l’ASN du 7 avril 2017. L’ASN attend que l’exploitant réalise dans les meilleurs délais les réparations des rétentions détectées non conformes à l’issue de ces contrôles. La Socatri a demandé une autorisation pour modifier substan- tiellement son installation afin notamment d’installer un atelier de traitement des déchets du site dénommé Trident. À l’issue de l’enquête publique conduite en 2016, l’exploitant a été consulté en 2017 sur un avant-projet de décret. L’ ASN a délivré en 2017 son accord pour démarrer les travaux d’aménagement de l’ate- lier. Un accord préalable de l’ASN sera nécessaire pour mettre en service cet atelier. Laboratoires d’analyses Areva Tricastin (Atlas) à Pierrelatte (Drôme) Atlas constitue l’INB 176, une installation neuve de labora- toires, autorisée par le décret n° 2015-1210 du 30 septembre 2015. L’installation constitue une amélioration significative de la sûreté par rapport aux anciens laboratoires. En 2017, l’ASN a contrôlé le respect des conditions de mise en service de l’installation qui faisaient l’objet de sa décision n° 2017-DC-0584 du 7 mars 2017. À l’issue de ses inspections, l’ASN a constaté qu’un certain nombre d’engagements pris par l’exploitant n’avaient pas été réalisés dans les délais annoncés et a demandé à Areva de les réaliser avant le 30 octobre 2017. Les installations en démantèlement Réacteur EDF Superphénix à Creys-Malville (Isère) L’ASN considère que la sûreté des opérations de démantèlement du réacteur Superphénix et d’exploitation de l’atelier pour l’en- treposage des combustibles est assurée de manière globalement satisfaisante. Néanmoins, l’ASN a constaté en inspection plusieurs défauts dans la surveillance des activités sous-traitées. L’ASNattend de l’exploitant une amélioration sur ce sujet en 2018. L’ASN a également constaté en inspection que les processus de gestion des écarts et de suivi des engagements pris par l’exploi- tant auprès de l’ASN s’étaient dégradés. Elle a rappelé à l’ex- ploitant les exigences réglementaires concernant ces activités importantes pour la sûreté et lui a demandé de s’y conformer. Concernant la gestion des situations d’urgence, le feu ayant affecté des déchets contaminés au sodium survenu le 4 juillet 2017 et l’exercice organisé par l’ASN au cours d’une inspection inopinée le 4 août 2017 ont montré que l’organisation mise en œuvre par le site pour la gestion de crise en heures non ouvrées n’était pas satisfaisante. Un plan d’actions correctives a été pré- senté à l’ASN par la direction du site. Ce point fera l’objet d’une vigilance particulière de l’ASN en 2018. Concernant la protection de l’environnement, l’ASN a relevé le travail réalisé par EDF pour assurer l’étanchéité des rétentions qu’il considère comme ultimes, et pour améliorer la gestion des rétentions mobiles et le transfert des effluents liquides. Le réexamen de sûreté a été réalisé par EDF sur les deux ins- tallations du site. L’ASN a engagé leur instruction technique et prescrira, à l’issue de l’analyse des dossiers remis, les renforce- ments à réaliser sur les installations. Réacteur 1 en démantèlement de la centrale nucléaire EDF du Bugey L’ASN considère que le démantèlement du réacteur Bugey 1 se déroule dans des conditions de sûreté satisfaisantes. L’exploitant dispose d’une organisation robuste et assure un suivi rigoureux des matériels et des travaux de démantèlement. EDF a présenté à l’ASN un projet de modification de la stratégie de démantèlement des réacteurs uranium naturel-graphite-gaz qui conduirait à reporter de plusieurs décennies l’échéancier de démantèlement de l’installation de Bugey 1. L’ASN examine les dossiers qu’elle a demandés pour justifier ce changement de stratégie, tant au niveau du scénario (démantèlement sous air alors qu’initialement prévu sous eau) qu’au niveau du cadence- ment, en choisissant le démantèlement de Chinon A2 (ou A3) comme tête de série, à la place de Bugey 1. La date de fin du démantèlement du caisson de Bugey 1 se situerait alors à hori- zon 2080. Le cas échéant, la mise en œuvre de cette nouvelle stratégie et du calendrier associé nécessiterait la révision du décret encadrant le démantèlement du réacteur. Par ailleurs, l’ASN a examiné en 2017 le dossier d’orientation de réexamen de sûreté transmis par EDF pour le réacteur Bugey 1.

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