Rapport de l'ASN 2017

205 Rapport de l’ASN sur l’état de la sûreté nucléaire et de la radioprotection en France en 2017 Chapitre 08  - Le panorama régional de la sûreté nucléaire et de la radioprotection AUVERGNE-RHÔNE-ALPES la surveillance des salles de commande de l’installation. Ces éléments ont conduit l’ASN à lancer une opération de contrôle renforcée sur ce thème. Sur le plan de la maintenance, par rapport au programme initial d’arrêts des réacteurs, seuls les réacteurs 2 et 3 ont finalement été arrêtés pour maintenance programmée et renouvellement partiel de leur combustible: ces deux arrêts se sont globalement déroulés de manière satisfaisante. Enmatière de protection de l’environnement, si les rejets radioac- tifs et chimiques sont globalement bien maîtrisés, la centrale nucléaire du Tricastin doit encore progresser dans la gestion des déchets et le confinement des substances radioactives liquides. En matière de radioprotection, malgré des progrès par rapport à l’année passée, la propreté radiologique présente toujours des lacunes. Inspection du travail sur les centrales nucléaires de la région Auvergne-Rhône-Alpes Trente-quatre inspections ont été menées au cours de l’année 2017 au titre de l’inspection du travail, auxquelles s’ajoutent 21 journées de présence sur les centrales nucléaires de la région dans le cadre de réunions, de rencontres des salariés et représen- tants du personnel et de participations aux réunions des comités d’hygiène, de sécurité et des conditions de travail. Les inspections se sont réparties entre des inspections menées sur les chantiers de maintenance réalisés au cours des arrêts de réacteur et des inspections thématiques (risque chimique, élec- trique, amiante). Des actions sur la conformité des machines de chargement et la sécurité des chantiers de construction des groupes électrogènes d’ultime secours à moteur diesel ont par ailleurs été menées sur les quatre sites de la région. Enfin, des inspections ont également été conduites à la suite d’accidents du travail graves. L’ASN note le travail important de préparation concernant la maîtrise des risques liés au levage dans le cadre du remplace- ment des générateurs de vapeur pour le réacteur 1 de la cen- trale nucléaire de Cruas-Meysse. De cette année 2017, il ressort, de manière globale: ཛྷ ཛྷ la nécessité de poursuivre les actions de mise en conformité sur les machines de chargement, ཛྷ ཛྷ des difficultés rencontrées sur la gestion de certains chan- tiers amiante, ཛྷ ཛྷ des efforts à poursuivre en matière de radioprotection, ཛྷ ཛྷ des efforts à réaliser sur la qualité des analyses de risques des interventions sur les chantiers. Les installations du cycle du combustible Usines Areva NP de fabrication de combustibles nucléaires à Romans-sur-Isère (Drôme) L’exploitant Areva NP a poursuivi en 2017 ses actions d’amé- lioration de la sûreté de ses installations, qui font l’objet d’une vigilance renforcée de la part de l’ASN depuis 2014. Les inspections réalisées en 2017 ont permis de confirmer les améliorations en matière de conformité aux exigences de sûreté ainsi que de la rigueur d’exploitation, en particulier pour la maîtrise du risque de criticité, la qualification des matériels et son maintien ou encore la réalisation des contrôles et essais périodiques. Le site a renforcé ses effectifs dans différents domaines: sûreté, radioprotection, projets et services supports. Cette augmenta- tion de personnel ainsi qu’une réorganisation des équipes sûreté contribuent à améliorer la prise en compte de la sûreté opéra- tionnelle et celle des projets en cours sur le site. Sur le plan de la protection de l’environnement, Areva NP doit encore progresser sur la maîtrise des filières des déchets, notamment concernant la distinction entre déchets radioactifs et déchets conventionnels. La situation reste perfectible dans le domaine de la radioprotection, mais le site s’inscrit dans une démarche de progrès. Les travaux de mise en conformité et de renforcement des instal- lations de l’INB 98 (fabrication de combustibles pour les centrales nucléaires) sont pour la majeure partie terminés. L’instruction du dossier de réexamen de sûreté de cette installation a mon- tré que des améliorations complémentaires doivent être appor- tées en matière de résistance au séisme et à l’incendie ainsi que dans la gestion des risques associés aux substances dangereuses. Les premiers engagements pris par l’exploitant sont respectés. L’ASN se prononcera en 2018 sur les conditions de poursuite d’exploitation de l’INB 98. Une nouvelle phase de travaux de renforcement de l’atelier de recyclage est par ailleurs attendue. L’exploitant a suspendu le fonctionnement de l’INB 63 (fabrica- tion de combustibles pour les réacteurs de recherche) jusqu’en juin 2017 pour réaliser les travaux demise en conformité prescrits par l’ASN par sa décision n° 2015-DC-0485 du 8 janvier 2015, pour l’amélioration du confinement des substances radioac- tives et la maîtrise des risques de séisme et d’incendie dans le bâtiment principal. Dans le cadre de l’instruction du dossier de réexamen de sûreté transmis par l’exploitant, l’ASN se pronon- cera en 2018 sur les conditions de poursuite d’exploitation de l’INB 63. À ce titre, l’avancement du projet de nouvelle zone de manipulation de l’uranium, doit être une priorité. Usines Areva NC du cycle du combustible nucléaire situées sur la plateforme industrielle du Tricastin (Drôme, Vaucluse) Les inspections menées en 2017 auprès de la direction Areva du Tricastin sur les thèmes de la radioprotection des travailleurs, de la surveillance de l’environnement ont mis en évidence des pratiques satisfaisantes. L’ASN a également conduit une série d’inspections inopinées sur le thème des dispositifs de réten- tions permettant de prévenir les pollutions de l’environnement. Ces inspections ont mis en évidence l’existence d’un socle d’exi- gences communes, mais dont le suivi et le contrôle peuvent encore être améliorés. Areva a présenté à l’ASN en 2016 un projet visant à poursuivre la mutualisation de l’organisation des exploitants, pour aboutir à une organisation du site intégrée, qui reposerait sur des direc- tions fonctionnelles transversales. Cette modification condui- rait notamment à une réorganisation de la direction chargée de la sûreté et de l’environnement. L’ASN a jugé fin 2016 que le dossier initialement remis n’était pas recevable, dans la mesure où il ne démontrait pas comment les exploitants nucléaires, res- ponsables de la sûreté de leurs installations, pourront exercer

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